Un projet présenté en CHSCT
va nuire à votre santé et permettre de vous faire travailler 39
heures payées 35 ! À la clé, s’il se généralise, la
réduction des effectifs de 150 à 200 postes au détriment de la
qualité des soins, de la qualité de vie au travail, de la santé
des agents.
Le projet :
Passage en 12 h pour les
équipes paramédicales de néonatologie. Une
première à Roubaix !
Maquette de 48H sur 7 jours
avec alternance jour-nuit, sans paiement d’heures supplémentaires
ni de plateaux repas comme cela se fait pour les 12h de garde.
Suppression des 32h30 de nuit, tout le personnel est sur un temps
annuel moyen de 35 heures (en réalité plutôt 39h mais 4h ne seront
pas payées).
La méthode de mise en
place :
On fait des groupes de
travail, on demande aux agents de choisir la taille de la corde pour
se pendre. Dans un service où la syndicalisation est faible, le
respect des droits est une chimère. Bien sûr, aucun syndicat n’est
invité à expliquer aux agents les risques et leurs droits. On ne
leur montre que le beau côté des choses et on exclue les
réfractaires.
Les 12 heures késako ?
La journée de travail pour
les équipes de soins est une journée de 25 heures (2 équipes de
jour à 7h30 et une équipe de nuit à 10 h), avec l’activité, on
est plus souvent sur 26 heures. Ce changement va porter les équipes
de soins à 2 fois 12 heures, aucun temps supplémentaire ne pourra
être comptabilisé (la loi interdit de dépasser 12h de travail par
jour). Les équipes devront donc travailler 12h30, voire 13h par jour
sans pouvoir
récupérer les temps de transmission et d’habillage. C’est
l’instauration du bénévolat. De
15 jours de RTT, elles passeront à 6 jours.
Et le patient dans tout
ça ?
Toutes les études montrent un
risque énorme d’accident en fin de poste. Peu importe la santé
des patients pour nos décideurs, l’erreur sera sanctionnée par un
conseil de discipline et, hop, une infirmière en fin de carrière
virée, remplacée par une jeune en CDD qui coûtera moins cher
!
La qualité de vie au
travail et la santé des agents
Là aussi, les études sont
claires : conduite addictive, dorso-lombalgies, prise de poids,
dépressions, crises cardiaques… Sans compter la perte de toute vie
de couple, de communication avec ses enfants…*
La perte pour les agents
Non paiement de la majoration
pour heures supplémentaires : 16 heures au taux majoré par
mois soit selon l’ancienneté 200 à 300 euros par mois soit 2400 à
3600 euros par an (source site fonction publique hospitalière :
au-delà de 44h pour 7 jours les heures sont payées en heures
supplémentaires majorées).
Pas de plateau repas,
contrairement à ce qui se fait pour toutes les gardes : 400
euros par an.
Non récupération du temps
passé au-delà de 12h : selon l’activité de 70h à 140h soit
entre 5 et 10 jours de congés par an.
Heures de nuit comptabilisées
sur 35h au lieu de 32h30 : 57h30 soit 5 jours perdus pour chaque
agent.
Temps d’habillage et de
déshabillage perdu (10 mn par jour), 22 heures, soit 2 jours
La direction nous prétend que
« ce projet a été validé par 80 % de l’équipe »,
mais l’équipe a-t-elle été vraiment informée ou a-t-elle
été manipulée ? Pensez-vous vraiment qu’une infirmière informée
accepterait de perdre plus de 300 euros par mois et près 17 jours de
repos par an ? Le personnel semblait découvrir en CHSCT
l’ensemble des points que nous avons évoqués ! LA
LOI EST BAFOUÉE PAR LA DIRECTION !
Il va de soi que nos membres
du CHSCT sont à la disposition de chaque agent du service pour lui
expliquer tous les textes de loi qui nous ont permis ces calculs.
Les organisations FO et
CGT, représentant 70 % du personnel, se sont positionnées
CONTRE ce projet qui, s’il était généralisé, permettrait à
l’administration de faire travailler chaque agent 200 heures
GRATUITEMENT ! Cela représente 12 % du temps de travail et
entraînerait ipso-facto une réduction du personnel paramédical de
150 à 200 postes !
Aujourd’hui c’est la
néonatologie, demain ces horaires pourraient être généralisés,
n’attendez pas que la potence soit dressée pour refuser la
pendaison. La CGT intervient dès à présent auprès de la direction
pour demander la suppression de ce projet.
* Les méfaits du travail en 12 heures INRS http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=TP%2018