Chronique d’une mort annoncée

La fermeture de la maternité Dron a créé un effet choc auprès des populations du versant Nord-Est. Depuis longtemps des alertes avaient été lancées sur le manque de gynéco-obstétriciens à Tourcoing. Lors du déclenchement de leur grève en juillet, les sages-femmes de Roubaix avaient aussi déclaré leur inquiétude sur la situation et les risques encourus si cette maternité fermait après les interruptions régulières des urgences de Dron.

Pour sauver la mise, on va essayer de nous faire croire que c’est simplement un problème d’entente entre médecins alors que c’est tout le système de santé qui s’effondre, faute de soins. Comble de l’ironie, la maternité qui ferme, c’est celle de la ville du ministre du budget (Monsieur Darmanin).

Parturientes désemparées, personnels affolés, directions dépassées, on essaie comme on peut de faire face à ce tsunami.

C’est une catastrophe sanitaire

dans un système de santé affaibli

par des années de restrictions budgétaires

Certes, grâce au professionnalisme des équipes de soins, tout sera fait pour ne pas transformer cette crise majeure en Bérézina, en croisant les doigts, en se répétant « jusqu’ici, ça va », comme pour se rassurer, en craignant que de nouveaux arrêts pour burn-out ne viennent contrarier les décisions prises en « cellule de crise ».


La maternité Beaumont va avoir un soutien de Tourcoing nous dit-on, mais le personnel a dénoncé le fait que ce soutien ne soit même pas à la hauteur des demandes faites lors du dépôt de préavis de grève maternité ! L’arrivée des futures-mamans de Tourcoing va porter notre maternité à l’équivalent d’une maternité de 4 000 à 4 500 naissances/an, le renfort correspond à une maternité de plus de 3 000.

Le déplacement des 9 lits de gynécologie (devenus 11 lits) va libérer 9 chambres, mais nous ne savons pas encore si ce nombre sera suffisant pour faire face. Certes, il restera la réorientation vers d’autres maternités dont nous ne pouvons pas encore savoir si elles supporteront le choc. Pourquoi ne pas essayer les lits superposés ?

L’agence régionale est muette, comme si elle voulait cacher ses erreurs de diagnostic faites après le signalement du problème par le chef de service de la maternité Dron. Déjà, des rumeurs sont lancées attaquant l’ensemble de la communauté médicale. On ferme les urgences de Dron : « les médecins sont partis pour un problème d’entente entre médecins ». On ferme la maternité : « encore un problème entre médecins »… en espérant que la rumeur sera relayée sur les réseaux sociaux et continuera à aveugler personnel et usagers.

L’hôpital souffre mais des soins sont encore possibles !

Interpellons nos députés pour qu’ils se positionnent pour la suppression de la taxe sur les salaires qui étouffe nos hôpitaux. Nous n’avons pas besoin de mesurettes, mais d’un plan Marshall.

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