Des tensions existant de longue date au bloc opératoire du centre hospitalier de Roubaix se sont soldées par un passage devant le tribunal. Il a donné raison aux représentants du personnel, qui considéraient que les mesures prises par la direction n’étaient pas suffisantes pour résoudre le problème.
Leur tenue n’était pas passée inaperçue. Le 29 janvier, lors du comité d’accueil qu’ils tenaient à l’entame des vœux du centre hospitalier, des membres de la CGT s’étaient costumés en bagnards. En cause, l’assignation en justice émanant de leur direction du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) et de son secrétaire, Jacques Adamski. Pour entamer une année dans une bonne ambiance, on a connu mieux.
« Risque grave »
Cette affaire, il faut remonter dans le temps pour la comprendre. En août 2017, la direction de l’hôpital présente un projet de réorganisation des blocs opératoires sur un seul site, pour en « optimiser le fonctionnement », en « développant l’activité » et en « réduisant les coûts ». Une étude est demandée à un cabinet d’expertise, dont le rapport rendu en juillet 2018 fixe un certain nombre de recommandations.
Sauf que, depuis plusieurs mois, plus encore que dans le reste du centre hospitalier où le climat social est compliqué, rien ne va plus dans ce service avec des tensions, trouvant notamment leur origine dans l’encadrement. On parle de « risque grave », de « danger imminent »… Ce qui se solde par un mouvement de grève du personnel infirmier en septembre.
Et parce que le CHSCT observe des « méthodes stressantes et anxiogènes », il demande le 13 novembre au cabinet un nouveau rapport. C’est cette demande que la direction de l’hôpital a jugée infondée, considérant qu’elle avait pris des mesures nécessaires, et qui l’a conduit à aller en justice.
Nous en appelons au directeur par intérim à prendre toutes les dispositions nécessaires.
L’audience a eu lieu fin février. Dans son jugement rendu il y a quelques jours, le tribunal de Lille a considéré que le recours à une nouvelle expertise était justifié.
Sollicitée, la direction n’a pas réagi. Mais maintenant que la justice est passée, que faire pour résoudre un problème latent. « Nous en appelons au directeur par intérim à prendre toutes les dispositions nécessaires, et immédiatement, afin de permettre aux blocs opératoires de retrouver un fonctionnement normal, et ce sans refiler la patate chaude à son successeur », insiste la CGT. Du travail pour Maxime Morin, qui, en mai, va prendre la direction de l’hôpital.
M. G. | 13/04/2019
Tweet