Roubaix: passer par le sous sol avec les patients des soins palliatifs, un refus de la part des brancardiers de l’hôpital

La Voix du Nord

Roubaix: passer par le sous sol avec les patients des soins palliatifs, un refus de la part des brancardiers de l’hôpital

En grève ce lundi, en début d’après-midi, une majorité des brancardiers de l’hôpital dénonce le passage par une galerie «lugubre» que l’on impose désormais aux patients en fin de vie qui intègrent l’unité spécialisée de l’hôpital.

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« C’est un couloir technique, on n’a pas à faire passer des patients pas là… » D’une phrase, Djamel Boudjema résume ce qui, ce lundi, a motivé l’appel de la CGT au débrayage, suivi par une large majorité des brancardiers de l’hôpital de Roubaix.

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190 patients par an

Depuis une demande de décembre, réitérée la semaine dernière, il est enjoint aux médecins de ne plus prescrire de transfert par ambulance des patients devant rejoindre les soins palliatifs : 190 personnes par an. La solution, dénonce la CGT, n’a pas été soumise aux instances représentatives. Elle consiste à traverser le sous-sol de l’hôpital Provo, rejoindre le passage en souterrain de l’aile Barbieux pour arriver à l’hôpital Lagache. « Le trajet peut faire jusqu’à 500 mètres », indiquent-ils, déplorant surtout le caractère lugubre du lieu par lequel transitent des patients en fin de vie. « C’est encombré, il y a des fuites, de mauvaises odeurs. Il y a des boîtes contre les souris… La direction a mis un faux plafond, repeint pour cacher la misère mais ça cloque déjà », décrit Frédéric De Rycker, délégué CGT à l’hôpital. Sans compter le sol en mauvais état, les différences de niveaux, les courants d’air… Les agents des soins palliatifs, relayant la parole de familles, vont jusqu’à qualifier cette galerie en sous-sol de « couloir de la mort ». Le responsable syndical le souligne : « Il y a encore des médecins qui ont le courage de dire non à la direction. » Mais le personnel parle, lui, de menaces. Et s’offusque que l’on traite les patients des soins palliatifs comme des malades comme les autres.

« Dans l’intérêt des patients »

Dans un courrier du directeur des ressources humaines et la directrice des soins, il est rappelé aux brancardiers que, compte tenu des travaux entrepris, « les sous-sols peuvent être empruntés sans difficultés ». En outre, sans évoquer l’économie réalisée par la prise en charge par les brancardiers de ce transfert interne, il est souligné que cette façon de déplacer les patients a été décidée « dans l’intérêt des patients. Le transfert en ambulance implique nombre de désagréments : manutention du patient pour le positionner sur le brancard souvent inconfortable, sortie à l’extérieur avec les risques induits pour les patients fragilisés, transport en ambulance et ses secousses pour des patients souvent fébriles et douloureux, de nouveau manutention pour replacer le patient dans un lit… » Le personnel brancardier dénonce, lui, une charge de travail supplémentaire pour un service déjà en sous-effectif.

PAR MARC GROSCLAUDE

 

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